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Mas Seeds planche sur les maïs et tournesols bio

Vincent Portier, responsable grandes cultures chez Mas Seeds : « Même si nos ventes de semences bio ont plus que doublé au cours des dernières années, elles ne représentent encore que 0,8 % de notre chiffre d’affaires. » © B. CAILLIEZ

Impliqué dans le bio depuis plusieurs années, Mas Seeds a voulu mieux cerner les besoins en maïs et en tournesol bio et les enjeux de ces deux filières, au cours d’une table ronde organisée en visioconférence, le 8 septembre.

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« Les Français ont une très bonne image du bio, et le marché en alimentation humaine augmente de 15 % par an, a expliqué Éric Birlouez, ingénieur agronome et sociologue en introduction à la table-ronde. Cela étant dit, sur 100 € dépensés en France en alimentation, le bio ne représente encore que 6 €. » Il estime que certains ont fait du bio une sorte de Graal alors que d’autres émettent quelques critiques.

« La première motivation des consommateurs pour le bio est de loin, l’argument santé, indique-t-il. Mais pour 80 % des Français, le prix est un frein à l’achat de produits bio, et 66 % de nos concitoyens reconnaissent avoir des suspicions vis-à-vis du bio. » Le fait que le bio ne soit pas forcément local sème aussi le doute dans les esprits.

Un marché tiré par les filières animales

En France aujourd’hui, un tiers des aliments bio sont importés. Et en tournesol comme en maïs, les deux filières passées en revue au cours de la table ronde, la France a recours à des produits importés. Ce sont surtout les filières animales qui sont demandeuses de maïs et de tourteaux de tournesol bio.

« Le tournesol dans le monde, c’est l’équivalent de la surface de la France et moins de 1 % de ces superficies est implanté en bio, précise Pierre-Marie Decoret, en charge des études économiques dans le groupe Avril. La France et la Roumanie produisent à elles deux 50 % du tournesol bio dans le monde. Malgré cela, en France, nous ne couvrons pas nos besoins. »

La fin de la dérogation début 2021

« La France produit 102 000 t de maïs bio par an, mais doit aussi en importer environ 22 000 t/an, explique Régis Hélias, ingénieur filière bio chez Arvalis. Et la consommation de maïs bio a augmenté de 24 % en un an. » Jusqu’à présent, l’alimentation animale bénéficiait d’une dérogation qui permettait aux fabricants d’introduire 5 % de produits non bio dans la composition des aliments.

« Cette dérogation va prendre fin début 2021, ce qui va renforcer la demande en tourteaux de tournesol comme en maïs bio », ajoute Pierre-Marie Decoret. Le tournesol bio a donc toutes ses chances. « D’autant que c’est une culture bien adaptée au bio, peu gourmande en azote, qui supporte bien le manque d’eau », souligne Agathe Penant, ingénieur bio Centre-Ouest à Terres Inovia.

Des hybrides avec une bonne vigueur au départ

« Nous n’avons pas mis en place de sélection spécifique pour créer des hybrides bio, par contre nous testons dans l’ensemble de nos gammes, ceux qui sont les mieux adaptés au bio, remarque Vincent Portier, responsable grandes cultures chez Mas Seeds. Nous regardons notamment les variétés avec une bonne vigueur au départ, qui ont une capacité à limiter le développement des mauvaises herbes, et qui sont très tolérantes aux maladies. » Le semencier annonce des nouveautés aussi bien en maïs qu’en tournesol bio pour les semis 2021.

« Notre maison mère Maïsadour a estimé que le bio devait être un axe stratégique pour notre entreprise, poursuit son collègue Erwan Bougouin, responsable marketing et développement. Même si nos ventes de semences bio ont plus que doublé au cours des dernières années, elles ne représentent encore que 0,8 % de notre chiffre d’affaires. » Mais elles ne demandent qu’à se développer.

Blandine Cailliez

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